Archives de la famille Dorseau

1er de Sarénite

Enfin, je vais avoir une opportunité de grimper les échelons de la guilde des voleurs. Cela fait des mois qu’Umberto me teste, me donne des petites missions individuelles sans réellement m’impliquer dans son organisation. Mais ce soir, je sens que ce sera différent.
N’ayant pas l’âme oisive, j’occupe cette chaude journée d’été à enquêter sur cette rumeur entendue au détour d’une soirée de Darien. La prochaine mode de Dékarium serait le pyrausta, une petite créature dragonesque venant tout droit de la Mwangi. Je n’obtiens rien des commerçants établis sur la place du marché, aussi vais-je faire un tour au port. Je tombe très vite sur un bateau Mwangi très accueillant. En discutant avec le capitaine, Gandou, j’apprends qu’il prévoit de bientôt livrer un couple de ces créatures magiques. L’occasion est trop belle pour ne pas la tenter. Nous négocions. Ma promesse de lui faire sauter les taxes d’entrée au port de Dékarium l’interesse énormément. Il est prêt à faire faux bond à ses clients d’origines si je lui délivre ce laisser passer. Nous nous serrons la main sur cet accord : 1000 po pour le couple si je reviens demain avec la chose promise. Ce ne devrait pas être trop difficile de convaincre le seigneur Arynium.

Le soir venu, je reprends ma véritable apparence. L’air de la parfaite chélaxienne a beau m’etre très utile pour traiter avec la haute société, je préfère toute de même mes cheveux blonds. On me prend souvent pour une elfe à cause d’eux, c’est amusant.
L’Enclume Rouge est peut être une forge naine, mais c’est aussi le repaire de prédilection d’Umberto.
Après une courte attente, au cours de laquelle un nain en faction apprend à ne pas dire n'importe quoi devant n'importe qui, je me retrouve à suivre Umberto et un petit groupe de personnes dans un souterrain noir comme la nuit. Étant manifestement la seule à ne rien voir, j'allume une torche qui projette les ombres de mes inquiétants compagnons. Trois hommes : un immense qui répond au nom de Sabazios ; le deuxième est moins grand mais presque plus intimidant et se présente comme Xaviar ; quant au troisième, il s'agit d'un humanoïde à la peau bleau, un samsaran très probablement, qui s'appelle Zilen.
Umberto va droit au but : il nous a réuni pour gagner une compétition au sein de la guilde des voleurs. Erkandil a caché une clé d'or au sein de la ville, et il faut à tout prix la retrouver. Le premier indice donné pour cette chasse au trésor est le suivant : "Un seul oeil peut voir où se trouve la clé". Selon Umberto, cet oeil serait celui porté par Raspail Sénart, membre éminent de l'Oculus Solari. Il est arrivé en ville il y a deux jours et va séjourner à l'Académie de magie jusqu'à la fin du mois. Notre première mission est donc de subtiliser, ensemble, cet objet précieux. Personne n'a beaucoup de question, et nous repartons tous ensemble.
Xaviar propose de tenir notre première réunion chez lui, et nous mène au nord de la ville, sur le Roc de Noirepointe. Sa demeure est impressionnante, mais paraît... vide. Peu importe, nous plongeons dans le vif du sujet. Après avoir lancé quelques idées (découvrir la raison de la venu du Primécène à Dékarium, trouver son emploi du temps, se renseigner sur ses quartiers, etc), nous convenons de commencer par une visite sur son bateau actuellement amarré au port. Il y aura sans doute laissé des choses intéressantes.
Nous nous organisons selon les forces et les faiblesses de chacun : j'irai cambrioler le bateau avec Sabazios tandis que Xaviar distraiera les gardes, avec Zilen pour s'assurer que ceux-ci restent distraits.
L'infiltration sur le bateau se fait facilement et discrètement. Comme on pouvait s'y attendre, les quartiers de Sénart sont protégés magiquement. Après une petite humiliation - Monseigneur préfère envoyer une invitation à ses voleurs plutôt que de les arrêter - nous arrivons à fouiller en vitesse ses affaires, Sabazios ayant convaincu le tapis gardien d'aller nettoyer une tâche imaginaire en pleine mer. Le temps nous est compté : nous ne pouvons gérer la dernière protection. Alors que l'horrible coffre mimique poursuit Sabazio hors de la cabine, j'arrache au hasard l'un des tiroirs du bureau de Sénart, et nous prenons la fuite.

De retour à la demeure de Xaviar, nous faisons le point : la poudre alchimique retrouvée sur le bureau de Sénart nous suggère qu'il a lancé un sort très puissant récemment. Quand au tiroir dérobé... hé bien c'est le jackpot ! Nous avons sa correspondance récente, et pouvons tracer son emploi du temps des prochains jours. Il compte s'occuper du problème du doyen Cornélius, un vieux mage qui aurait perdu l'esprit mais qui est difficile à évincer. Il est aussi invité à une soirée de Darien Crémillon, et a plusieurs réunions de prévues. Dans deux jours, il sera présent à une cérémonie en présence du Haut Clergé d'Asmodeus, et ne portera sûrement pas son oeil de l'Oculus Solari. L'idéal pour effectuer un casse, si on en vient là.
Nous nous séparons pour dormir un peu. On se retrouve le lendemain en fin d'après-midi.

2 de Sarénite

La matinée est calme et paisible. J’avais laissé un message pour que Peniel prenne rendez-vous avec monseigneur Arynium aujourd’hui. C’est donc avec enthousiasme que je me rends au Bleu Soufflé pour la midi. Zyrael Arynium m’attend à sa table habituelle, splendidement habillé. Je ne perds pas de temps à lui exposer mon entreprise : l’obtention d’un couple de Pyrausta pour anticiper la mode qui ne va pas tarder à prendre Dekarium. Arynium accepte facilement la condition de l’exemption, mais pose les siennes à mon égard. Il veut que je lui réserve l’œuf le plus gros de la portée, couvé sur des sels de feu. Une condition très acceptable, qui n’entame pas vraiment le rendement que j’envisage. Nous nous serrons la main sur cet accord. Mon protecteur enchaîne alors sur un sujet que je n’attendais pas : il a l’air au courant de mes agissements auprès de la guilde des voleurs. Je les lui confirme, tout en sous-entendus. Il exprime alors son intérêt d’avoir un agent au sein de cette guilde, et m’enjoint à le tenir au courant de mes agissements. Il est prêt à apporter son aide, dussé-je en avoir besoin. Je le remercie chaudement, mais la mission étant dans ses stages préliminaires, je n’ai pas de faveur précise à lui demander. Nous terminons le repas en parlant du dernier opéra de monseigneur Raspail. Ou plus précisément, j’écoute Zyrael disserter sur cette œuvre…

J’occupe mon après-midi à récupérer mon couple de Pyrausta, à les aménager chez moi, et à m’assurer qu’ils se trouvent dans les meilleures conditions possibles. Pour la nourriture, les araignées de mes combles semblent suffire pour le moment. Quand à la chaleur, en plein Sarenite, ce n’est pas un problème.


Au manoir de Xaviar, je me fais inviter par Zilen à l'accompagner ce soir à l'Académie de magie pour une soirée où notre cible sera. Hé, il y a des chances que je connaisse du monde. J'accepte avec plaisir. Le temps de passer chez moi pour me changer et revêtir mes atours chélaxiens, et je rejoins le beau Samsaran devant l'Académie. Nous entrons, nous dirigeons directement vers une villa où la fête bat déjà son plein. A peine arrivés, Zilen se fait alpaguer par Raspail qui semble vouloir à tout prix échapper à la conversation barbante d'un professeur de l'académie. J'aide la manoeuvre en interceptant le professeur, qui fait semblant de s'intéresser à mes paroles pendant les quelques minutes nécessaires à Raspail pour prendre une table privée avec mon ami bleu. Je les rejoins quelques instants plus tard.
S'ensuit une discussion beaucoup plus intéressantes que ce à quoi je m'attendais. Raspail Sénart est clairement bon vivant, mais il est aussi vieux d'au moins un siècle, très cultivé, et particulièrement curieux envers la nature de Zilen. J'en profite pour lui parler d'un projet d'expédition, et il a l'air partant pour le financer. Fort bien !
Au fil de la soirée, qui s'avère extrêmement chaude, monseigneur Sénart boit tellement qu'il ressent le besoin d'ouvrir sa chemise... et de poser le pendantif tant convoité sur la table, juste en face de nous. Il se lève ensuite pour saluer d'autres personnes. Zilen et moi échangeons un regard pendant une demi-seconde, puis j'attrape discrètement l'oeil et le range dans mon sac. Je finis mon verre tranquillement, et me lève, tangant légèrement. J'exécute une sortie remarquée par le balcon, le plus innocemment du monde, et file chez moi pour enfermer l'artefact dans un coffret en plomb. Il ne manquerait plus qu'un oeil indiscret vienne ruiner notre chance inouï.
La journée de demain s'annonce profitable.

3 de Sarénite

Comme prévu, nous nous rendons tous en milieu de matinée à l'Enclume Rouge pour remettre l'oeil à Umberto. Celui-ci ne cache pas sa satisfaction face à notre prompte efficacité. Il nous gratifie de félicitations et d'une carte argenté qui nous donne un accès VIP au Septième Cercle, un établissement mafieux notoire. Notre récompense et une nuit de débauche tout frais payés nous y attendent, et nous avons rendez vous demain soir pour la suite de la mission.

Je passe la journée à m'occuper de mes affaires : je passe à la banque Vivaldi pour une donation et une visite de courtoisie au propriétaire (ça ne fait jamais de mal de se rappeler au bon souvenir de ce genre de personne), puis je me rends à l'académie de magie, où Zilen a la gentillesse de me diriger vers l'aile des conjurateurs. J'embauche les service du professeur Tebasius pour aménager un foyer éternel à mes Pyraustas. Je m'acquitte de la coquette somme de 700 pièces d'or, mais comme je paye rubis sur l'ongle, j'espère m'être fait un contact bien disposé à mon égard au passage.
Le soir venu, j'ai invité Zyrael Arynium à dîner avec moi aux Arènes de Dékarium. J'en profite pour le mettre au courant de ma réussite, et aborde un sujet un peu délicat : je souhaite organiser une expédition pour récupérer l'épée de Gaspodar. Le réel artefact que j'espère trouver serait le signet de ce roi, mais je ne peux décemment pas suggérer cela sous peine de me faire traiter d'hérétique ou de traîtresse. Arynium est, comme je l'avais espéré, très ouvert à la question. Il m'expose les problèmes que je pourrais rencontrer, à savoir l'opposition d'un avant-garde des chevaliers infernaux, mais me glisse que Raspail Sénart serait très certainement disposé à s'investir dans une telle expédition. C'est tout ce que je voulais savoir. Je le remercie chaudement, et nous terminons le repas de façon agréable.


J'ai l'agréable surprise de retrouver Zilen à l'entrée du Cercle. Je lui prends le bras, et nous passons grâce à ces pratiques cartes argentées. Sans attendre ou me laisser tenter par les jeux d'argent, je me rends directement au bureau de Ketriss Bessarra. Je tombe sur une halfeline tatouée, qui ne perd pas de temps à nous remettre notre récompense au nom d'Umberto. L'équilavent de mille pièces d'or en jetons de jeu, échangeables bien évidemment, ainsi qu'un accès complet et gratuit à tout l'établissement pour la nuit.
Je laisse Zilen vaquer à ses occupations. J'ai bien l'intention de profiter de cette nuit pour fêter mon succès et me détendre. Aussi choisissé-je une courtisane d'origine taldane, joliment apprêtée, mais avec un visage ordinaire. Je passe la nuit en sa compagnie, et lui glisse 10 pièces d'or que je sais iront directement dans sa poche. Tullia est une jeune femme charmante et éduquée, qui maîtrise l'art du massage et de la conversation. En fin de soirée, je l'enjoins à utiliser sa langue d'une dernière façon, et nous nous endormons l'une contre l'autre.


4 de Sarénite

De bon matin, je sors du Septième Cercle. Pour sa peine, je glisse 5 pièces d'or au malfrat qui voulait me vendre une breloque à 75 pièces d'or. Il exulte de la transaction, et c'est peu cher payé de ma part. L'or doit circuler après tout.
De retour chez moi, je vérifie le bien être de mes petits pyraustas qui ont l'air contents comme tout de leur nouveau foyer. J'appelle Hermine pour m'aider à reprendre mon apparence officielle. L'halfeline me fait passer une invitation de Maître Vivaldi. Curieuse, je me rends directement à la banque après ma toilette.
Il se trouve que Maître Vivaldi est un homme qui aime savoir avec qui il traite. Il s'est donc renseigner sur mes affaires, et a eu vent de l'accord que j'ai passé avec le capitaine du navire Mwangi. Une petite déduction plus tard, il demande mon prix pour un pyrausta. Nous tombons d'accord sur 3000 pièces d'or, dont 300 versées de suite. Il enchaîne alors sur un autre type d'accord : lui peut s'occuper de vendre mes pyraustas pour 5000 pièces d'or. Il prélèverait une commission de 10 % sur les ventes, ce qui me laisse toujours une marge appréciable. J'hésite un peu : ce n'était pas tant le profit que les faveurs auprès de la noblesse que j'espère obtenir de cette petite entreprise. Cela dit, l'un n'empêche pas l'autre, et j'espère que mon couple fera suffisamment de bébés pour que je puisse en réserver un ou deux en transaction amicale.
L'offre est trop tentant pour ne pas la saisir, et Maître Vivaldi est un allié puissant. Nous nous serrons la main. Je finis la conversation sur le sujet du status de notre culte au sein du Chéliax. Vivaldi n'a pas l'air inquiété, mais en voyant mes préoccupations, me fait comprendre qu'il serait prêt à m'aider, ne serait-ce que pour protéger son investissement. Bon à prendre, et j'espère développer cette relation pour être en mesure de lui demander des faveurs dangereuses dans un futur semi-proche.

A la mi-journée, direction l'Académie de magie. Il est temps que je parle à Raspail Sénart de cette épée royale. Je réunis quelque document pour appuyer mon propos, et passe la midi au marché en attendant 13h, où le Primécène sera disponible.
Face à Raspail Sénart, je me rends compte d'avoir péché par enthousiasme. Cette rencontre est peut être un peu prématurée... Cela dit, s'il refuse et que je meurs, je me serai épargnée la peine de l'organisation des détails. Après une grande inspiration, je me lance donc dans la présentation de mon projet : sauver de l'oubli l'épée Tranchétoile, relique de l'Ancien Roi du Chéliax et artefact qui serait considéré comme hérésie par la maison Thrune. Sénart me fait peur. Il me fait bien comprendre de l'énormité de ma requête. Je tiens bon, j'ai foi en le jugement d'Arynium. J'espère que l'esprit de cet homme sera assez ouvert pour accepter mon pari. Je soutiens donc son regard et réponds à ses questions. Pourquoi, comment, et que faire de l'épée après ? Je n'ai pas envie de la garder personnellement, je veux juste éviter qu'elle soit effacée de l'Histoire. J'espère de tout coeur qu'il ne lit pas dans mes pensées, parce que j'espère aussi que cette expédition me mènera au Signet des rois chélaxiens, porté en dernier par Gaspodar. Mais ce n'est pas une ambition que je peux formuler si je veux garder ma tête. Je prends déjà un grand risque ici et maintenant, rien que pour l'épée.
Le Primocène accepte. Je souffle. Il me faut maintenant convaincre mes compères d'infortune de m'accompagner...

C’est donc dans cette optique que j’accompagne le seigneur Arynium à une réunion de guilde qui l’ennuie au plus haut point. Il semblerait que le draconique soit suffisamment exotique afin que nous puissions échanger tranquillement. Je l’informe des derniers développements de la situation : Sénart a miraculeusement accepté mon projet quelque peu hérétique. Il ne reste plus qu’à monter une équipe... et d’après ce que mon protecteur m’apprend sur mes compagnons choisi par Umberto, celle-ci est déjà prête. Enfin presque. Je ne sais pas du tout d’où sort ce Sabazios.

La nuit-même, nous reprenons tous le chemin désormais connu du bureau souterrain de l’Enclume Rouge. Umberto nous présente notre prochaine tâche, en nous félicitant au passage pour notre réussite à la première. Il n’y aurait plus que 3 autres équipes en lice. Nous allons devoir mettre la main sur l’acte de propriété d’Hélène, esclave mystérieuse proposée par Darien Crémillon lors de sa prochaine vente aux enchères. Darien est joueur, mais j’ai de bonnes relations avec lui, aussi me senté-je plutôt en confiance pour la suite des évènements...

Sortant de l’entretien avec Umberto, le groupe se sépare... sauf Xaviar qui me propose de l’accompagner dans une petite affaire. Curieuse de voir comment un tel individu occupe ses nuits, j’accepte de le suivre. Il m’emmène au Mouton Noir, où la patronne, qui est probablement la raison de la présence du nain Otto au manoir de Beaurepas, lui présente un problème à résoudre : trouver Felun Daril et lui faire payer la coquette somme de 1200 pièces d’or, soit le montant de la dette qu’il doit. J’ai horreur des gens qui essaient de se soustraire à leurs dettes. Xaviar et moi convenons de partager la prime : 100 pièces d’or chacun, quand on aura fait payer le lascar.
Direction les docks, où Xaviar m’entraîne à la Fille de Joie, un bordel bas de gamme. L’état du bâtiment un bel immeuble chélaxien qui date du règne de Gaspodar) est un crime en soi. Dolane, la propriétaire, me prend pour la pouffe de Xaviar. Sachant qu’il est difficile, dans de bonnes conditions, de changer l’avis des gens, je joue le jeu pour ne pas éveiller sa curiosité et la distraire des questions de Xaviar. Nous avons de la chance : Dolane a elle aussi fait une créance malavisée à Felun Daril. Xaviar lui promet de ramener son argent si elle nous dit où le trouver. Elle nous dirige vers le Saumon Doré, établissement populaire chez les dockers. Nous le trouvons en train de hurler sur un combat entre deux gaillards. Manifestement l’homme sur lequel il a parié est en train de perdre, et ça ne lui plaît pas du tout. Felun Daril est un individu immense, tatoué, costaud, rustre et violent... bref, quelqu’un d’habitué à gagner sa vie avec son corps et pas grand chose d’autre. Je l’aborde en montrant un intérêt sexuel, et le gars m’annonce qu’il couche pour 50 pièces d’or. Je suis un peu interloquée, mais au final ça ne change rien. Je montre ma bourse pleine et je quitte l’auberge, Daril me suivant avec un enthousiasme malsain. J’espère juste que mon collègue sera assez discret pour le suivre sans se faire remarquer.
Le plan fonctionne. Je l’ammène dans une impasse, et Xaviar intervient juste avant que le malfrat ne puisse me violenter. J’ai tout de même peur pendant de longues minutes, car l’endetté me tient fermement. La vue de l’épée du suivant d’Asmodeus lui fait toutefois lâcher prise, et je me mets en sécurité alors que les deux hommes s’affrontent. J’essaye bien de distraire l’adversaire avec une main vagabonde, mais la prouesse martiale des deux hommes me dépassent totalement. Je me résous à regarder l’échange de coups, d’une violence rare, jusqu’à ce que Xaviar tombe à terre. Je ne prends pas le risque de laisser à Daril l’opportunitéd’un coup fatal. Rassemblant l’énergie destructrice d’Abadar dans ma main, je frappe ce parasite à la base de la nuque. Il s’effondre dans un gémissement de douleur. N’étant pas là pour commettre un meurtre, je le soigne juste assez pour qu’il se stabilise dans la foulée. Xaviar se relève. Il n’a pas l’air plus blessé que ça.
Il est temps de réclamer les dettes. Le paladin invoque alors un diable qui répond au nom d’Elgadazum. Je réveille Daril, je fais de mon mieux pour ignorer les griffes du diable qui frôlent mes cheveux alors que je m’éloigne. Je vais me poster à l’entrée de l’impasse pour nous assurer de la tranquillité pendant que les diabolistes conduisent leur affaire. Mon rôle ici est terminé.
Un contrat signé plus tard, créé non pas par le diable, mais par Xaviar lui-même, et le malfrat est libre de partir. Il semble fier de lui et certes, il a peut- être donné une condition étrange à remplir, mais les Enfers rattrapent toujours leurs signataires. J’empoche les 100 pièces d’or que Xaviar me paye pour mes services, et je rentre me coucher. Une nuit profitable.



5 de Sarénite

Réveillée au milieu de la matinée, j’ai la bonne surprise de recevoir une invitation de Darien. Il aurait besoin de mes services, et j’ose espérer que c’est pour préparer cette fameuse vente privée. Je lui envoie une réponse de courtoisie pour confirmer le rendez-vous demain midi.
Autre bonne nouvelle : il semblerait que les efforts de Deoskary aient payé. Cerkiti est d une humeur massacrante et s’est enfouie dans mon foyer éternel. Je passe un peu de temps avec le petit mâle pour lui remonter le moral, et j’envoie Hermine acheter quelques scolopendres pour la femelle. Ma halfeline râle un peu, parce que ce genre d’achat ne se fait pas dans la partie huppée du marché. J’insiste, un peu agacée de devoir la convaincre, mais je lui donne une bourse un peu plus remplie que nécessaire pour compenser. Après tout, c’est vrai que je ne lui envie pas cette course.
Direction le manoir de Beaurepas. Je commence à construire une bonne relation avec Xaviar, ce serait dommage de s’arrêter en si bon chemin. Je lui propose de but en blanc d’aller passer l’après midi au Passiflore. C’est déjà un endroit agréable en soi, et cela nous permettra de faire un peu de repérage.
Ce ne sont pas tant les lieux qui m'intéressent (Je les connais déjà) que la clientèle. Ce n’est pas impossible que les autres équipes aient la même idée. Assez rapidement, je repère trois personnes qui sont clairement en repérage : une varisienne brune, très jolie, qui se fait passer pour une cliente ou pour une courtisane selon ses besoins ; une rousse, excellente musicienne ; un homme charismatique, grand et svelte, qui se comporte comme un voleur avant un casse. J’en informe Xaviar. Peut être pourra-t-il prendre la varisienne à son propre jeu.
Quant à moi, après un agréable moment passé avec Onesia, une brune avec un très joli visage, je me prélasse une peu, gardant un œil sur nos rivaux. Soudain, ils quittent l’établissement avec précipitation. Je les suis, restant le plus discrète possible. Ils ne font pas attention à moi, trop occupé à surveiller la catastrophe au Passiflore. Ébahie, je ne peux qu’assister, impuissante, alors que Xaviar se fait sortir par la fenêtre du 3ème étage (qui donne sur la falaise), faire une chute de trente mètres sur les rochers, se relever et retourner au Passiflore par la porte d’entrée, l’arme au clair. D’ébahie, je passe à horrifiée, et je fuis la scène en même temps que la moitié des notables de la ville. J’ai au moins la dignité de ne pas être complètement nue...

Je me rends directement au manoir de Xaviar. S’il doit revenir, c’est forcément là que je le trouverai.
Je fais la rencontre d’un homme très étrange : un nécromant, qui tente de me droguer, puis de me faire fuir. Curieuse, je fais semblant de céder à la panique, puis je retourne voir ce qu’il fabrique. Je le découvre devant le corps de Xaviar, occupé à le ranimer. La nécromancie n’est pas ma spécialité, loin de là, mais je n’ai rien contre. Le nécromant a l’air d’avoir de grands projets, et il souhaite qu’en Xaviar en fasse partie. Il aurait besoin, pour commencer, de 20 innocents à sacrifier. Cela me fait un peu grincer des dents, mais après tout, certains sacrifices sont parfois nécessaires. Tout dépend du résultat voulu.
Xaviar revient donc à la vie. Je ne crois pas que le nécromant ait repéré ma présence. Je demande à mon « collègue » ce qu’il s’est passé... et c’est pire que ce que j’imaginais. Mon rendez-vous avec Darien le lendemain risque de très très mal se passer...
Je rentre chez moi, pleine d'appréhension. Heureusement, Droskary arrive à me changer Les idées avec ses pitreries.


6 de Sarénite

C’est définitif, la femelle pyrausta est enceinte. J’avais bien besoin de cette bonne nouvelle. De bon matin, je passe au Présage Perdu. Lilia m’informe qu’un individu lui a fait une proposition de vente un peu tendancieuse : une armure légère, cloutée, habituellement portée par les Fidèles de Zon Kuthon. Si elle a été volée, cela risque de nous poser problème. Mais s’il y a eu un conflit avec des fidèles récemment, nous ne risquons rien.
Cela ne me coûte pas grand chose de me renseigner sur le sujet. Et cela fait longtemps que je n’ai pas rendu visite à Djikstra. Le connaissant, il doit être aux bains à l’heure qu’il est, à tenter de se distraire de ses douleurs.
Je me rends donc aux thermes les plus prestigieux de la ville. Comme à son habitude, Le capitaine de la garde est là, en train de râler sur de pauvres serviteurs. Je l’aborde, nous discutons quelque peu. Il confirme qu’il y a eu un conflit avec des disciples de Zon Kuthon, mais il n’y aurait pas eu de mort... étrange. Il en profite pour me passer commande d’une vingtaine de colibris colorés. L’un de ses soigneurs lui a conseillé un rituel étrange pour soulager sa vieille blessure.

6 de sarénite (suite)
- prière à Abadar : le coffre s'ouvre et luit étrangement
- chez Xaviar : pas de deal avec le nécromant. je l'aurai à l'usure
- université : Zilen. proposition d'expédition
- Chez xaviar : Sabazios connaît darien et va le voir demain


7 de sarénite
- tout est bien qui finit bien au Passiflore
- Sabazios dans ma boutique : il s'intéresse au Derros
- balade avec Droskary
- Enclume Rouge : point avec Umberto
- Tentative d'assassinat